Retrouvez ici tout un tas d'astuces à réaliser au montage pour dynamiser, truquer et améliorer votre film.
Il est conseillé de commencer les séquences se déroulant dans un nouveau lieu par un plan d'exposition, c'est-à-dire un plan large permettant au public de situer l'action. Ce peut être une vue d'un bâtiment par exemple. On fera bien attention aux détails permettant de situer également la séquence dans le temps (jour, nuit, aube, crépuscule, neige, pluie, etc.).
Il faut garder en tête que le montage permet de tricher facilement sur la localisation de vos scènes. Par exemple, on peut se procurer une photo d'un lieu exotique, d'un autre pays ou d'un endroit qui n'existe pas vraiment et qu'on placera au tout début de la séquence, avant de placer les plans filmés en intérieur. Ce type de plans est appelé stock-shot qu'on traduit parfois par "images d'archives". Veillez à prendre des images libres de droit car la plupart des sites offrent ces images moyennant paiement. L'avantage de ces sites est qu'on peut trouver des vidéos qui rendront le montage encore plus crédible.
Voici quelques références de sites offrant ces images :
Pensez également à ne rien laisser dans vos plans qui annuleraient cet effet d'illusion. Si vous commencez une séquence par un plan d'exposition d'un gratte-ciel et que dans les plans suivants on remarque par la fenêtre qu'on est au rez-de-chaussée d'une maison pavillonnaire, il s'agira d'un faux-raccord.
Il existe plusieurs manières de rendre son montage plus énergique et dynamique. En voici trois plutôt simples à réaliser et qui produisent leur effet, si tant est qu'on les a déjà pensées au moment du tournage.
Ces deux techniques fonctionnent de la même manière et sont extrêmement simples à réaliser avec n'importe quel logiciel de montage. Que ce soit pour montrer des personnages qui se parlent au téléphone, deux ou plusieurs actions simultanées ou donner à voir les pensées d'un personnage, il suffit de placer les plans les uns au-dessus des autres sur le banc de montage et de les déplacer directement sur la fenêtre de rendu. On peut ainsi les placer où l'on veut, les faire apparaître, entrer ou sortir progressivement du cadre (en jouant avec les options de déplacement et les images-clés).
Une variante est possible : sur l'exemple ci-dessus effectué à partir du logiciel Capcut, on a placé sur notre banc de montage les deux plans du même personnage l'un au-dessus de l'autre. Les deux personnages ont été filmés sur un fond vert, ce qui permet d'ajouter une troisième image en fond (ici un studio de cinéma), puis d'utiliser l'option d'incrustation (dans Capcut, elle est appelée Chromakey ou simplement Suppression de l'arrière-plan) pour le faire ressortir par transparence. Ensuite, il suffit de déplacer les plans, les agrandir ou les rétrécir pour bien les placer et cloner le personnage.
Avec de bon.ne.s comédien.ne.s capables de retenir du texte, on peut parfois filmer un dialogue en plan large et d'une seule traite. Le plan-séquence ainsi réalisé ne nécessite pas de montage. Autrement, il est nécessaire d'utiliser la technique du champ/contrechamp. Pour ce faire, il est nécessaire d'utiliser entre 1 et 3 caméras pour avoir différents angles de prises de vue. Si vous ne disposez que d'un seul appareil, vous devrez tourner la scène plusieurs fois en entier.
Évitez de filmer du plan à plan, cela ôte le naturel d'un véritable dialogue.
Une caméra devra être placée pour filmer en plan moyen, afin d'établir le contexte spatial et de situer les personnages l'un par rapport à l'autre. La deuxième sera cadrée sur un premier personnage au minimum en plan poitrine. La troisième sur le deuxième personnage. Et ainsi de suite si le dialogue comporte plus de deux protagonistes.
Vous pouvez prendre la liberté de filmer davantage de scènes en jouant avec l'échelle de prise de vue, mais évitez de multiplier les axes différents au risque de perdre les spectateur.trice.s. Ce faisant, vous pourrez vous rapprocher ou vous éloigner, au montage, des personnages selon la tension induite par le dialogue.
Au montage, il suffit de débuter par le plan moyen, puis d'alterner entre les plans en champ/contrechamp. N'hésitez pas à faire déborder les répliques d'un personnage sur le plan d'un autre (J ou L-cut). Référez-vous à la partie sur le montage sonore si besoin. De temps à autres, vous pouvez replacer le plan moyen. L'exemple ci-dessous, tiré du film Boulettes de Patrick Gauthier (2019) montre une utilisation classique de ce montage.
D'abord un plan moyen qui situe le dialogue.
Champ sur le personnage A.
Contrechamp sur le personnage B.
Retour sur le plan moyen pour montrer l'action.
Pour réaliser un plan en douche, c’est-à-dire où la caméra est perpendiculaire au sol (plongée totale à 90 degrés), vous pouvez utiliser les images satellites de Google Earth. Faites des captures d’écran au fur et à mesure que vous vous rapprochez du lieu qui vous intéresse, puis au montage, zoomez dessus progressivement (pour ce faire, utilisez des images-clés et l’option d’échelle de l’image).
Pour masquer les coupes, placez des nuages, des fondus enchainés ou des effets de zoom-in et essayez de trouver le meilleur raccord.