Choisir et utiliser sa caméra
Ce n'est pas le type de caméra utilisé qui fait automatiquement d'un film ou d'une vidéo un chef d'oeuvre. On peut tout à fait produire quelque chose de très bon en utilisant un téléphone, le tout est de savoir s'en servir.
Il ne faut pas négliger le son et l'éclairage lorsque l'on tourne, vous trouverez toutes les informations nécessaires à ce sujet dans les sections correspondantes.
Nous allons passer en revue les différents paramètres qu'on trouve sur toutes les caméras pour optimiser le tournage. On peut très vite être perdu avec le nombre de réglages possibles, aussi on met bien souvent l'ensemble en automatique. Si c'est très pratique, cela peut poser des problèmes plus tard au moment du montage (différences de luminosité entre des plans de la même scène, etc.). Voici des choses simples à configurer.
L'exposition
Il s'agit de la quantité de lumière perçue par le capteur de la caméra. C'est le paramètre le plus important. On la retrouve à l'aide d'un indicateur numéraire. En dessous de -3, l'image est sous-exposée et sera irrécupérable, même au montage. Au-dessus de +3, elle est surexposée et irrécupérable également. Il vaut donc mieux situer cet indicateur autour de 0.
Pour régler au mieux l'exposition, il faut jouer avec trois autres paramètres : le diaphragme, l'obturateur et les ISO du capteur de la caméra.
Le diaphragme est comme l'iris de nos yeux. Il s'ouvre et se ferme pour laisser entrer plus ou moins de lumière. Le jour, on le ferme pour ne pas brûler l'image et la nuit, on l'ouvre davantage pour parvenir à voir quelque chose. Sa valeur d'ouverture se nomme F suivi d'un nombre. Plus ce nombre est élevé plus le diaphragme est fermé et capte peu de lumière. Par exemple, de nuit, on préférera régler l'ouverture du diaphragme sur F/2 et par une journée ensoleillée sur F/16.
L'obturateur, c'est ce son qu'on entend lorsque l'on prend une photo et qui représente le mouvement de bas en haut que fait l'obturateur quand on le déclenche. Sa valeur exprime son temps d'ouverture pendant que le capteur de la caméra est exposé à la lumière. On règle donc une durée d'exposition. Si ce temps est court, l'obturation est rapide, peu de lumière est captée et donc l'image est plus sombre. Par exemple, à 1/15 secondes, la durée d'exposition est courte, et donc un mouvement sera flou. À 1/100 secondes, la durée d'exposition est plus longue et donc la lumière a le temps d'être captée, l'image sera plus nette. La valeur moyenne de l'obturateur se situe autour de 1/50 secondes et s'adapte bien à la cadence actuelle des 25 images secondes de nos caméras.
Les ISO représentent la sensibilité du capteur de lumière. Plus leur nombre est élevé, plus cela veut dire que le capteur est sensible. On considère que l'ISO est basse en dessous de 100, moyenne entre 200 et 400 et haute au-dessus de 400. Évitez cependant de pousser au-dessus de 800 au risque de ne plus pouvoir contrôler le grain de votre image (ce qu'on appelle aussi du bruit). Augmentez-les si votre image est trop sombre.
La profondeur des couleurs
On peut également prendre en compte le nombre de couleurs disponibles dans l'image. Ce nombre peut aider au moment du choix d'une caméra. Plus le nombre de couleurs est élevé, plus le rendu de l'image sera proche de la réalité et sera mieux contrasté. La plupart du temps, on a le choix entre 8 ou 10 bits. Chaque pixel d'un appareil photo est composé de rouge, de vert et de bleu (RVB en français ou RGB en anglais). À 8 bits, chaque pixel va donc contenir 256 nuances de rouge, 256 de vert et 256 de bleu, ce qui nous amène à 16 millions de nuances possibles. À 10 bits, on obtient 1024 nuances de chaque couleur, et donc 1 milliard de couleurs différentes. C'est particulièrement intéressant au moment de l'étalonnage, mais aussi pour l'incrustation en fond vert.
La fréquence
Il s'agit du nombre d'images par seconde de film (FPS en anglais). Les films du cinéma des premiers temps étaient tournés à 16 images par secondes. On est ensuite passé à 24 i/sec, puis aujourd'hui à 25 (en Europe) ou 30.
Plus on réduit la fréquence, plus l'image parait saccadée. Ainsi, si vous voulez produire un film qui imitera les vieilles caméras à manivelle de la période muette, vous pouvez réduire votre fréquence à environ 16 ou 18 images par seconde.
Plus vous augmenterez la fréquence (entre 50 et 100 images par seconde), plus votre image paraitra ralentie.
Les accessoires indispensables
Certains accessoires sont dispensables lorsqu'on débute, mais d'autres sont nécessaires voire indispensables. Voici quelques repères en ce qui concerne l'objectif, les trépieds, les épaulières et les cartes mémoires.
Le trépied
Cet élément est indispensable car il permet d'avoir des plans fixes stables, mais aussi de réaliser de bons panoramiques. Il est composé de deux parties : la tête (qui tourne et pivote) et les jambes qui constituent sa base.
Pour choisir un bon trépied, il faut regarder sa stabilité ainsi que sa maniabilité. Les trépieds en aluminium par exemple sont certes moins chers, mais sont trop légers et ne sont donc pas stables. Ils restent trop sensibles au vent et aux vibrations.
De même, on évitera les trépieds possédant une colonne centrale ajustable : ils ne sont pas stables eux-aussi. Préférez les trépieds avec des jambes qui se déplient plus loin.
Il y a deux manières de fixer la caméra à la tête : un disque plat et une vis ou un bol et une boule.
Les premiers sont les plus courants, mais ne se règlent pas facilement. Cependant avec le levier de la tête, vous pouvez faire des panoramiques latéraux et verticaux plus ou moins fluides selon la force avec laquelle vous l'aurez serré.
Les seconds sont plus souvent utilisés au cinéma et s'équilibrent plus facilement.
Certains trépieds sont équipés d'un niveau à bulle pour indiquer lorsqu'ils sont placés horizontalement par rapport au sol.
Enfin, attention à la semelle amovible sur laquelle on fixe la caméra. On a tendance à oublier de l'enlever de l'appareil et donc à la perdre.
Pour augmenter ses possibilités, il existe exactement des monopods, c'est-à-dire des pieds simples qui ressemblent à des perches micro et sur lesquelles on visse la caméra. Ils permettent alors de faire des mouvements ou adopter des angles (comme une plongée) plus loin et plus facilement. En le posant au sol et en le faisant pivoter entre ses mains, on réalise également de très beaux panoramiques.
L'épaulière
Bien souvent, et surtout quand on ne possède pas de trépied, on va filmer directement à la main. Ce n'est malheureusement jamais la bonne solution car les caméras sont maintenant très légères et captent toutes les vibrations et les mouvements. On peut donc choisir d'investir dans une épaulière, qui se fixe sur l'épaule comme son nom l'indique et qui va posséder des poignées pour effectuer des mouvements fluides et agréables.
Choisissez-la également pour le confort qu'elle peut apporter. Avec une épaulière, vous allez devoir supporter le poids de la caméra et donc optez pour une épaulière avec un rembourrage intégré
Un exemple d'épaulière
Les cartes mémoire
Il existe principalement deux types de cartes mémoire avec lesquelles vous risquez de travailler : les cartes SD et micro SD.
Il est conseillé de conserver ses cartes dans un porte-carte ou une housse appropriée car elles se perdent et s'abiment très facilement. On peut trouver facilement des adaptateurs de cartes micro SD qui permettent de pouvoir les insérer dans des ports de cartes SD.
Tous les ordinateurs n'ont pas nécessairement d'entrée de lecture de cartes. Il peut être bon de se procurer un adaptateur qui vous permettra de pouvoir lire vos cartes sur n'importe quel matériel (attention cependant au port USB ou USB-C).
Voici les deux paramètres importants à connaître pour choisir une carte :
- La capacité : indiquée à l'avant de la carte, elle peut varier de beaucoup. On en trouve allant de 4 Go à 2 To. Il vaut mieux avoir plusieurs cartes de capacité moyenne qu'une seule grande, pour éviter de perdre ses images en cas de perte ou de bris.
- La vitesse : on oublie souvent cette donnée importante quand il s'agit de stockage. Les cartes indiquent souvent la vitesse de lecture et non la vitesse d'écriture. La première indique combien de temps la caméra mettra pour lire les vidéos de la carte) alors que ce qui vous intéresse est la vitesse à laquelle la caméra enregistre les images). Cette information est souvent indiquée sur l'emballage.
L'objectif
Les objectifs sont plus importants que la caméra en elle-même car ils s'usent moins vite, peuvent s'adapter d'un appareil à l'autre, et sont beaucoup moins vite dépassés. En revanche, cela ne veut pas dire qu'ils sont indispensables pour pouvoir réaliser vos premiers films.
Ils sont importants pour la focale et l'ouverture du diaphragme dont nous avons parlé plus haut.
La distance focale représente l'angle de prise de vue. C'est la distance entre le capteur de la caméra et le centre optique (la lentille) de l'objectif. Plus ce centre est proche du capteur, plus la focale est courte et l'angle est grand. Au cinéma, on parle souvent de 35 mm, cela veut dire que cette distance focale est de 35 mm et se rapproche du standard.
Pour résumer, plus la distance focale d'un objectif est grande, plus son angle de prise de vue est serré et plus sa focale est petite, plus l'angle est large.
Reportez-vous au tableau suivant si vous devez choisir un objectif selon vos besoins.
Souvent, on appelle les objectifs zooms lorsque ceux-ci sont réglables à l'aide d'une bague.
Sur l'image d'un objectif réglable ci-dessous, on peut lire qu'on peut régler la focale de 18 à 200 mm, c'est-à-dire qu'il peut servir à la fois à faire du grand-angle ou du téléobjectif, en passant par du standard.
Pour information, il y est indiqué également que le diamètre de l'objectif est de 72 mm. L'ouverture du diaphragme, ici, est indiquée par 1:3,5-5,6. Cette valeur variera en fonction du zoom.
Les différentes bagues qu'on peut y trouver permettent de régler la focale et de faire la mise au point.
Sur ce type d'objectif, on peut ajouter des filtres à visser. Il faut vérifier le diamètre (ici 72 mm) avant de se procurer ces filtres.
Il en existe plusieurs qui peuvent servir à tout un tas de choses, mais si vous optez pour un objectif, il faudrait que vous ayez également un filtre polarisant qui permet d'éliminer les reflets des vitres, un filtre UV qui les absorbe et enfin un filtre ND (Neutral) qui réduit l'exposition de l'image sans avoir à faire d'autres réglages.